Comment aider mon enfant dyslexique ?

Comment aider un enfant dyslexique ? Découvrez des conseils pratiques et des outils pour accompagner son apprentissage de la lecture et de l’écriture

Avant toute chose, assurez-vous que votre enfant est réellement dyslexique. Un simple retard en lecture ne signifie pas qu’il l’est : seul un bilan orthophonique peut poser ce diagnostic. (👉 notre article sur ce qu’est la dyslexie à venir.)

Cet article traite donc d’aider son enfant dyslexique : si votre enfant ne l’est pas, il y a une probabilité que les conseils prodigués ne soient pas adaptés voire, soient contre-productifs.

1️ Adopter la bonne attitude pour l’aider

🚫 Évitez les injonctions à la volonté

Non, la dyslexie n’est pas une question de motivation. Dire à un enfant de « faire un effort » ou de « se concentrer plus » est non seulement inutile, mais aussi épuisant pour lui.

💡 Pourquoi c’est contre-productif ?

  • Il fournit déjà des efforts considérables pour lire et écrire. Lui demander de “se concentrer plus” ou “d’essayer encore plus fort” peut provoquer une grande fatigue cognitive et émotionnelle.
  • Cette injonction sous-entend qu’il pourrait y arriver s’il le voulait, ce qui est faux. Cela peut générer un fort sentiment d’échec et de culpabilité, et impacter d’autant plus son estime de soi.
  • Ce qui compte, ce n’est pas de forcer, mais d’adapter.
Une image contenant personne, habits, meubles, Visage humain

🚫 Ne vous énervez pas

L’impatience et la frustration peuvent arriver… mais elles n’aident pas. Le cerveau sous stress apprend moins bien : la colère ou l’impatience peuvent provoquer un blocage et empêcher toute progression. L’enfant peut aussi finir par associer la lecture et l’écriture à une expérience négative et refuser de s’y confronter.

💡 Ce qu’il faut retenir :

  • Un enfant dyslexique sait qu’il a du mal, inutile d’en rajouter.
  • Le stress freine l’apprentissage.
  • L’association lecture = souffrance doit être évitée à tout prix.
  • Valorisez les efforts réels qu’il fournit, plutôt que les résultats immédiats, est bien plus efficace et motivant.

2. Réduire la charge en lecture et écriture

Lorsqu’un enfant rencontre des difficultés en lecture et en écriture, il est naturel de penser que la pratique intensive l’aidera à progresser. Pourtant, dans le cas de la dyslexie, cette approche peut être contre-productive. Lire ou écrire plus ne signifie pas forcément mieux apprendre, car le trouble n’est pas lié à un manque d’entraînement, mais à un fonctionnement cérébral différent.

📖 Lire plus ne veut pas dire lire mieux

Multiplier les exercices ne résoudra pas la dyslexie. Lire plus longtemps ne signifie pas mieux lire, surtout si l’enfant bute sur chaque mot.

💡 Pourquoi ça ne marche pas ?

  • Lire est une tâche exigeante pour un enfant dyslexique : il doit fournir un effort cognitif intense pour chaque mot, ce qui génère une grande fatigue. Lire longtemps peut donc le décourager et diminuer sa motivation.
  • Si l’enfant persiste à lire avec difficulté, sans accompagnement adapté, il risque d’associer la lecture à une expérience frustrante et d’éviter cette activité à l’avenir.
  • La qualité prime sur la quantité : mieux vaut adapter l’accompagnement.
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✍️ Écrire plus ne corrige pas les fautes

On pourrait croire que multiplier les dictées, recopier des listes de mots ou écrire encore et encore les mêmes mots permettra à un enfant dyslexique de mieux les mémoriser. Pourtant, ce type d’exercice repose sur une mémorisation visuelle et automatique qui fonctionne mal chez les personnes dyslexiques.

💡 Pourquoi cette approche est inefficace ?

  • La dyslexie s’accompagne de difficultés à automatiser les règles orthographiques. Répéter mécaniquement des mots ne garantit pas du tout qu’ils seront mieux intégrés.
  • Écrire longuement est coûteux en énergie pour un enfant dyslexique. Une surcharge de travail peut le démotiver et nuire à sa confiance en lui.
  • Les fautes ne sont pas dues à un manque de pratique, mais à des difficultés spécifiques de traitement du langage écrit.

💡 Ce qu’il faut faire à la place :

  • Miser sur des méthodes qui exploitent d’autres voies d’apprentissage.
  • Alléger les exercices pour éviter la surcharge cognitive.

3. Utiliser les bons outils pour lire

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Les polices adaptées : les polices « sans serif » (Arial, Verdana…) sont plus lisibles. Les polices dites “spéciales dyslexiques” n’ont pas prouvé leur efficacité.
L’espacement : un texte avec des lettres et des mots plus espacés est plus facile à lire. Tutoriel ici
Les réglettes de lecture : à imprimer gratuitement ici
Lecture vocale : ordinateur, tablette ou téléphone peuvent lire le texte à sa place.
Surligner les lignes en couleur : utile si l’enfant a du mal avec les réglettes. Plugins gratuits : Lire Couleur et Colorization

4. Une application validée scientifiquement pour apprendre à lire

📱 Grapholearn, une appli développée par des chercheurs de renom dans le domaine pour travailler le décodage.
👉 En savoir plus

5. Éviter les fausses promesses qui vendent le remède contre la dyslexie

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Depuis plusieurs années, divers dispositifs prétendent faciliter la lecture chez les dyslexiques : lunettes spéciales, filtres colorés, lampes à lumière pulsée, écrans adaptés, logiciels aux algorithmes soi-disant révolutionnaires… Leur promesse ? Réduire, voire supprimer, les difficultés de lecture grâce à une intervention purement visuelle.

Mais qu’en dit la science ? Absolument aucune de ces solutions n’a prouvé son efficacité de manière rigoureuse. Ces produits jouent sur l’espoir des parents et exploitent des théories séduisantes, mais non validées scientifiquement.

📌 Pour aller plus loin : Nous avons déduit un article entier à ce vaste sujet.

6️. Choisir une thérapie orthophonique efficace : l’evidence-based practice pour la dyslexie

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Toutes les prises en charge orthophoniques ne se valent pas. L’orthophonie a énormément évolué ces dernières années grâce aux avancées des neurosciences et de la psychologie cognitive. Pourtant, certaines méthodes inefficaces, voire obsolètes, continuent d’être utilisées, faute de formation continue ou par simple inertie des pratiques.

Si vous souhaitez réellement aider un enfant dyslexique, il est essentiel de s’assurer que l’orthophoniste qui le suit applique des méthodes validées scientifiquement. C’est ce qu’on appelle une approche evidence-based, c’est-à-dire basée sur des preuves scientifiques solides.

Certains chercheurs et formateurs sont reconnus dans le milieu. Voici une liste non exhaustive d’experts reconnus :

📌 Gilles Leloup – Spécialiste en orthophonie et sciences cognitives

📌 Séverine Casalis – Chercheuse en psycholinguistique et apprentissage de la lecture

📌 Laurence Launay – Spécialiste des troubles spécifiques du langage

Si votre orthophoniste est familière de leurs travaux, cela peut être une très bonne indication sur l’efficacité des méthodes qu’elle utilisera.

En bref, toutes les prises en charge orthophoniques ne se valent pas. Privilégiez celles qui reposent sur des preuves scientifiques solides (evidence-based). Nos orthophonistes chez Lesorthophonistes ont été formées à ces techniques, n’hésitez pas à nous contacter !

👉 Pour aller plus loin : Ressources et analyses

📝 Notre article « apprendre à apprendre »

🧠 Quelques articles de Franck Ramus

Franck Ramus est directeur de recherche au CNRS, spécialisé en sciences cognitives et en neuropsychologie du développement. Il est également membre du Conseil scientifique de l’Éducation nationale et intervient régulièrement pour déconstruire les idées reçues sur la dyslexie et promouvoir des approches fondées sur des preuves scientifiques.

🎥 Conférences et interventions d’experts

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